lundi 29 juin 2009

Le reflet du monde: bilan de mon voyage

« Bonjour et bienvenue à bord du vol TD 159 d'air Transat. La durée du voyage sera d'aujourd'hui 6h55. » L'avion vient à peine de décoller, nous nous dirigeons vers le Canada. L'heure du retour à finalement sonné.

C'est dans des moments comme celui-ci qu'on a envie de s'écrier : comme le temps passe vite ! Comme ces 26 jours se sont rapidement écoulés ! C'est également dans des moments comme celui-ci qu'on est poussé vers une certaine introspection qui nous révèle la richesse de ce que nous avons vécu. En y pensant bien, et en les abordant sous des angles différents, chaque pays, chaque ville, chaque endroit a eu son lot d'informations et de révélations.

Quand je revois l'image de la Belgique, je retrouve les différentes étapes de notre excursion dans son univers littéraire. À travers les différentes villes que nous y avons visitées, à travers les différents musées, bâtiments, lieux et personnes que nous avons rencontrés, il y avait toujours -ou presque- le monde des lettres comme trame de fond. Les maisons d'éditions et surtout les auteurs que nous avons rencontrés, en nous parlant de leur métier d'écrivain nous ont dévoilé une partie de leur passion. Des images, des histoires me sont venues à l'esprit; l'envie d'écrire m'a pris ! Nous avons croisé maintes librairies, des grandes et des petites, qui proposaient des livres neufs ou usagés. Ici ou ailleurs, j'ai compris qu'on se sent bien parmi des étagères remplies de bouquins; ici ou ailleurs, c'est toujours pareil. Dans ma valise se sont alors entassés des romans divers; j'ai eu l'envie de lire et de découvrir ! En visitant le Parlement de la communauté française de Wallonie, nous avons entre autres pris conscience de la dualité et des enjeux linguistiques de la Belgique. Un désir est monté en moi, j'ai eu envie de protéger la langue française chez moi aussi. Au cours de mon passage sur le sol belge, c'est tout mon univers littéraire à moi qui a été éveillé, nourri et motivé.

Si je me plonge dans mes souvenirs sur l'Allemagne, c'est le mot « histoire » qui me vient immédiatement à l'esprit. Notre séjour à Berlin m'a ouvert les yeux sur la souffrance du monde. L'épisode du mur de Berlin et celui de l'Holocauste étaient certes pour moi des périodes sombres pour l'humanité, mais en même temps il s’agissait dans mon esprit de périodes lointaines et révolues. En ayant les deux pieds en ce lieu historique, j'ai été persuadée du contraire. J'ai compris que l'homme est un être beaucoup trop fragile pour pouvoir se remettre totalement, même 20 ans, même 65 ans plus tard, des blessures qu'on lui a infligées. Les musées, les expositions, les différents mémoriaux sont là pour nous le rappeler. C'est tout un peuple, qu'il soit juif, soviétique ou allemand, qui porte les cicatrices du temps, d'une déportation, d'un exil, d'un emprisonnement, de l'oppression, de la violence, de la haine. J'ai davantage compris la beauté, la force, mais aussi la précarité et la fragilité de la liberté. J'ai saisi que oui, la liberté est un cadeau ! Moi qui n'ai jamais eu à me battre pour elle, j'ai pressenti ce que ces hommes et ces femmes ont enduré lorsqu’ils en ont été privée; j'ai pressenti pourquoi plusieurs de ces hommes et de ces femmes ont risqué leur vie pour elle. C'est un tout nouvel intérêt, une nouvelle sensibilité aux événements et au monde qui se sont éveillés en moi.

Après Berlin, Amsterdam fut un lieu beaucoup plus léger. Que les voyageurs y soient par curiosité ou dans le but de faire la fête, cette ville ne laisse personne indifférent. Il me semble que c'est ici que j'ai découvert, plus qu'ailleurs, ce qu'est l'essence du voyage. Celle-ci consiste d'abord dans le fait d'accepter le dérangement. À travers notre terrifiante aventure de la chambre puante ( lire le texte précédemment publié, « Une arrivée remarquée »), j'ai compris qu'il faut parfois mettre de côté notre « petit confort » et être prêt à quelques sacrifices. De plus, Amsterdam, il faut le dire, est une ville magnifique. Ses canaux, ses ponts, ses maisons apportent leur degré de dépaysement; son Red light, ses familles à vélo, et son degré d'originalité. Voyager, c'est donc aussi se laisser surprendre, dérouter et conquérir par la nouveauté, la beauté, la différence des lieux et de l'atmosphère. Cette ville des Pays-bas est un endroit où convergent des gens du monde entier : des Américains, des Québécois, des Français, des Asiatiques, tous s'y retrouvent. Les couleurs et les langues s'y mêlent et s'y entremêlent. Voyager, c'est finalement être capable de s'ouvrir à l'autre, car arriver dans un pays étranger au sein d'un peuple étranger entraîne une certaine déstabilisation. On se retrouve tout à coup sans repères et isolé. Pour sortir de cette solitude, il faut oser aller vers l'autre et briser la coquille de la différence. C'est grandir et ouvrir ses horizons. J'ai toujours trouvé que les grands voyageurs étaient souvent les plus sages, les plus connaisseurs car, forcés de confronter l'inconnu, ils ont déverrouillé les portes de leur esprit.

Maintenant, à la fin de ce long périple, après avoir conclu le tout par une petite excursion, un voyage hors du contexte scolaire en terre parisienne, je suis heureuse de rentrer chez moi. L'image qui me vient alors est celle de Christo et de son épouse, cet artiste dont le travail et la démarche consistent à recouvrir d’immenses bandes de tissus certains édifices bien connus afin de mieux nous les faire redécouvrir. Ce voyage a le même effet sur moi. Au cours des dernières semaines, mon esprit s'est empli et recouvert de milliers de photos représentant des lieux nouveaux, des gens nouveaux, des symboles nouveaux. En atterrissant, j'ai l'impression que, devant mes yeux, un voile tombera : le voile de l'habitude et de l'indifférence. Montréal sera toujours la même, mais combien différente. Une redécouverte de sa beauté, de sa couleur, de son odeur m'attend, je le sens. Et voilà qu'au loin, j'entends déjà le charme d'un accent si familier qui m'a pourtant manqué. Je suis heureuse de rentrer chez moi !

MARILYNE

Le coeur au bout du monde: bilan du voyage

J’ai vu l’Europe. Cela me semble n’avoir été qu’un rêve tellement ma vie m’a rattrapée rapidement à mon retour. La tête pleine de souvenirs et de projets (puisque, bien sûr, j’y retournerai) j’entreprends mon déménagement comme si l’événement n’avait jamais eu lieu. J’en parle un peu, quelques fois, et certaines personnes arrivent à me tirer quelques réponses. Pourtant je sens que ce que je raconte manque de sens: mon voyage ne se dit pas, il se vit. Heureusement que la plupart des gens se contentent d’un simple ça s’est très bien passé, c’était vraiment génial.

J’ai quitté le monde que je connaissais pour un peu plus de deux semaines le quatre juin. J’ai pris l’avion pour la première fois, et je n’ai pas apprécié cette expérience. Le souvenir que j’en ai gardé, c’est simplement que le trajet était vraiment long et pénible. Je n’ai pas dormi, j’avais des fourmis dans les jambes, et j’ai même pensé dans quoi est-ce que je me suis embarquée? J’avais à l’âme une pointe de nostalgie pour mon lit, laissé loin derrière. Je me suis vite ressaisie en rencontrant Bruxelles à l’atterrissage.

Je me plais à comparer ma découverte de Bruxelles, ou plutôt de la Belgique à travers les visages de Bruxelles, Bruges et Lièges, à une rencontre. J’ai senti que j’entrais en contact avec une civilisation entière, avec une culture qui m’était étrangère, et j’en suis tombée amoureuse. Coup de foudre d’un bout du monde à un autre. Encore aujourd’hui, il me semble que ses rues pavées et sa vieille architecture européenne m’appellent; je n’oublierai jamais l’esprit de respect et de gentillesse qui y règnent, le café savoureux commandé à n’importe quelle heure, la multitude de petites boutiques qui ne gagnent qu’à être visitées et des tas d’autres détails qui font que je me suis sentie la bienvenue, et mieux encore: je me suis sentie chez moi.

À peine une semaine s’était effilochée dans ma ville nouvellement adoptée que je devais en repartir. De nouveaux horizons s’offraient à moi. Cap sur l’Allemagne, comme prévu. À bord du petit avion chambranlant qui nous y menait, je regrettais quelque peu mon menu Quick (chaîne de restauration rapide version européenne) et ma bière, consommés sur le pouce à l’aéroport. Mais le trajet s’est déroulé sans encombres et je suis enfin arrivée à bon port. À Berlin, j’ai eu un choc: je retrouvais Montréal à l’autre bout du monde. Encore une ville grise où les gens ne se regardent pas. Un peu déçue devant ma première impression dans cette ville qui m’accueillait pour quelques jours, je me suis ressaisie pour me laisser impressionner par ce que Berlin offre de mieux: l’Histoire.

La Première Guerre mondiale et sa triste sœur, la « Seconde »; l’Holocauste; Le communisme et la chute du mur : autant d’événements importants qui ont ponctué l’Histoire et qui ont chamboulé la vie en Allemagne et marqué Berlin de profondes cicatrices, et que j’ai pu découvrir au fil de mon périple dans cette ville blessée.

À peine le temps de me remettre de mes émotions et surtout de mes découvertes que le train nous menait aux Pays-Bas, dans la capitale du vice: Amsterdam. Drôle de destination scolaire, je me disais. La vérité, c’est que je ne me suis pas sentie dans un contexte scolaire. J’ai découvert Amsterdam comme je l’aurais fait avec des amis. J’ai connu un appartement miteux, malodorant. Heureusement qu’on a pu en avoir un autre. J’ai bu quelques bières avec ceux, même les profs, qui étaient désormais devenus mes amis; j’ai visité le fameux Red Light, j’ai fait les boutiques, j’ai visité le Musée du sexe. Je n’avais pas arrêté d’en rire encore que Bruxelles me rappelait. Une dernière soirée et s’en était terminé.

Dans l’avion qui me ramenait à Montréal durant quelques sept heures et demi, je me suis repassé en cascade le voyage en entier, et ça m’a arraché un sourire: je suis partie pour l’Europe avec l’école, et j’en suis revenue avec des amis. Je n’avais jamais voyagé, et maintenant je pense à mon prochain départ dès que j’aurai l’argent, comme on dit, mais je me suis promis à moi-même de repartir, et de ne pas attendre dix-neuf autres années avant de le faire. J’ai beaucoup appris sur le monde et sur moi-même en seulement quelques semaines, et j’en ressors grandie. On pourra en rire et me reprocher le cliché, mais c’est vrai que les voyages forment la jeunesse…et qu’ils la préservent.

AUDREY

lundi 22 juin 2009

Ce n'est qu'un aurevoir...

Et voilà, c'est terminé ! Hier matin, de très bonne heure, nous nous sommes tous séparés. Certains sont rentrés au Québec, d'autres ont poursuivi leur route à travers les contrées européennes. Pour ma part, j'ai fait un petit détour à Paris.

Ça fait tout drôle de se séparer de cette joyeuse bande que nous formions tous les quatre. En quelques jours à peine, une belle complicité s'est formée entre nous et maintenant, un réel vide perdure après cette séparation. C'est comme un long rêve qui semble déjà loin. J'ai déjà hâte de les revoir et lorsque tous nous serons de retour au pays, nous ne manquerons certainement pas l'occasion d'organiser une soirée de retrouvailles.

D'ici quelques jours, je partagerai avec vous aussi, sous forme de bilan, mes impressions et mes réflexions sur l'ensemble de cet heureux voyage. Mais pour l'instant, je vais moi aussi arpenter le chemin qui s'ouvre à moi et me laisser gagner par la magie de Paris.

Au lit avec un ami




Le son imaginaire de son horloge biologique la fit sursauter hors du sommeil. Les yeux à peine ouverts, les cheveux en bataille et dénudée, sortie de ses couvertures, elle jeta un regard absent à l’heure, puis à l’homme qui, toujours endormi à ses côtés, lui souriait encore, et se retourna pour mieux l’ignorer, couvrant son visage de ses bras. Mais il était temps de commencer la journée, puisqu’il était déjà plus de quinze heures. Elle se tira du lit difficilement, regrettant déjà ses draps, et se dirigea d’un pas incertain vers la cuisine. Elle prépara le café comme le ferait une automate, puis elle abandonna sa tasse sur le comptoir sans même l’avoir goûté.

En deux pas, elle atteignit rapidement la salle de bain et vomit dans la cuvette tout le mal de vivre qu’elle avait bu la veille, après le travail. Après s’être longuement rincé la bouche et tout le visage à grande eau, elle leva la tête et son regard croisa celui que son reflet lui renvoyait. De nouveau elle eut la nausée, mais cette fois elle ravala son orgueil, et se lançant un regard de défi elle entreprit de faire sa toilette.

L’eau de la douche était chaude, poignante. Elle se rinça longtemps, puis fit tourner les robinets et se lava sous l’eau glaciale. Chaque goutte l’atteignait comme une aiguille, mais elle n’y portait pas attention, elle semblait insensible. Elle repassa à l’eau bouillante et s’assied au fond du bain, les bras entourant ses jambes, repliée sur elle-même.

Dans la chambre et au salon, elle ouvrit grand les fenêtres et prit un moment pour observer la vie passée à l’extérieur d’elle-même. La ville était déjà en pleine action, et le brouhaha qui montait jusqu’à la fenêtre du petit appartement lui redonnait vie. Au bas de l’immeuble, un jeune couple se baladait en se tenant la main. Un peu plus loin, un père montrait des canards à son fils, debout sur un pont. Le petit café d’en face avait déjà reçu ses habitués, et seuls y demeuraient quelques retardataires dans son genre, profitant de leur journée de congé en étirant la matinée.

Elle choisit une table à l’extérieur, malgré qu’il fit plutôt froid en ce début d’été. Elle ne voulait qu’un café, et un peu de temps pour observer les autres. D’épais nuages blancs couvraient le ciel, et les passants frissonnaient lorsqu’un coup de vent les surprenait. Elle ajusta son foulard, remonta la fermeture éclair de sa veste. Ce matin, Amsterdam lui appartenait, et sa vie reprenait toutes ses couleurs d’innocence. En repensant justement aux événements de la veille, elle offrait à qui le voulait ce sourire indescriptible et contagieux de ceux qui se sont approprié leur vie.

**********

Il ouvrit l’œil au son de la porte d’entrée qu’on refermait. À côté de lui, la place qu’elle devait occuper était déjà libre et froide. Il tourna la tête pour constater l’heure, et se rappeler qu’il était déjà bien en retard au travail. Tant pis. Ce serait un jour de congé. Il se leva pour aller ouvrir les grands rideaux qui privaient la chambre de la lumière du jour. Le ciel blanc le fit grimacer un instant par son éclat, mais la ville était magnifique et il sentit que la vie n’attendait que lui.

La café était déjà près, encore chaud, et embaumait la pièce d’une odeur presque exotique. Il grignota un croissant debout, avec peut-être un bout de fromage. Il sentait encore sa présence, et en ressentant son aventure de la veille il eut un sourire franc, qu’il laissa sur son visage encore quelques instants.

Il se doucha longuement, profitant de chaque goutte d’eau qui atterrissait sur sa peau. Il fredonnait l’air connu d’un grand classique populaire anglophone, et avait laissé la fenêtre ouverte pour offrir plus de place à son bonheur matinal.

Il sortit sans destination précise, simplement pour regarder le monde tourner alors que lui vivait un rêve. En changeant de trottoir il l’aperçut, assise avec son café et son sourire. Il accéléra le pas en passant la main dans ses cheveux, et avant d’aller la rejoindre entra commander un café aussi.

**********

Elle avait déjà reçu deux clients ce soir. Elle terminait sa toilette lorsqu’elle entendit cogner à la porte. Mais elle n’ouvrirait pas; si les rideaux étaient tirés, c’est qu’elle était occupée. Elle en avait marre de ces jeunes touristes qui cognent à toutes les portes simplement pour déranger. Elle en avait assez de ces habitués qui se l’appropriaient. Alors elle prit plus de temps.

Elle reprit son poste et tomba nez-à-nez avec un homme, le bras levé comme pour frapper à la porte. Il lui était familier: ils faisaient partie du même groupe d’étude. Étonnée, embarrassée, elle demanda sèchement ce qu’il lui voulait. Il lui présenta quelques billets, ainsi qu’un sourire en coin qui voulait probablement dire qu’il comprendrait qu’elle refuse. Mais justement parce qu’elle aurait pu dire non, elle accepta.

**********

Il entra dans la petite chambre d’un pas hésitant, regrettant presque son initiative. Il était souvent sorti avec elle, mais elle refusait toute relation, qui aurait pu nuire à son travail, puisqu’il incluait presque le célibat. Elle se prostituait dans le quartier voisin: le Quartier Rouge, comme on l’appelait. Il voulait lui montrer qu’il respectait ce qu’elle faisait.

Elle lui demanda encore ce qu’il voulait, mais sur un ton plus chaud, avec un millier de sous-entendus. Elle était devenue une autre qu’elle-même, une icône sexuel, un fantasme. Mais c’était à elle qu’il en voulait, alors il lui dit qu’il aimait simplement que les choses soient simples. Elle s’avança, et en le poussant lentement vers le lit, elle lui retira peu à peu ses vêtements. Puis elle se dénuda du peu qu’elle portait et s’étendit, offerte, le regard tamisé, un visage qu’il ne lui reconnaissait toujours pas.

Il effleura son pied du revers de la main. Son expression se troubla un peu, et dehors le silence envahit la ville. Il embrassa sa cheville, son tibia, son genou, sa cuisse. Lentement. Elle frissonna, mais demeura immobile, curieuse, tentée. Sa main remonta le long de la jambe galbée qu’elle lui abandonnait. Mais il se releva et tranquillement fit le tour du lit pour retrouver sa tête. Elle le fixait toujours du regard. Elle sursauta lorsqu’il lui prit les mains, et laissa glisser les siennes le long des bras jusqu’à la poitrine dénudée. Elle se redressa, lui décrocha un regard assassin et voulut se relever. Elle venait de se rappeler qu’elle était une putain. En une seule enjambée il atteint son porte-monnaie et doubla la mise, la posant sur la table. Alors elle se reprit: il était conscient de ce qu’elle était.

Il la repoussa sur le lit, doucement mais fermement, et recommença son manège, explorant son corps de ses mains. Il les posa finalement sur ses yeux, qu’elle garda fermés ensuite. Alors il déposa sur ses lèvres un baiser, si léger qu’il n’en parut presque rien. Il l’embrassait sur tout le corps, d’abord lentement, puis avec plus de ferveur. Et elle demeurait immobile, frissonnant par instant.

Lorsqu’il entra en elle, elle courba le dos sur toute la longueur, laissa sa tête tombée vers l’arrière et abandonna toute son air. Elle n’était plus putain; elle était amante.



AUDREY

dimanche 21 juin 2009

Les Amours d'Amsterdam



Ils s'étaient rencontrés dans l'un de ses cafés aux saveurs de la douce paresse du temps. Elle était venue à Amsterdam pour affaire, il était venu faire la fête. Un matin semblable à tous les autres les avaient déposés à la même croisée. Elle lisait un livre, il se remettait mal de sa folle nuit. Elle s'était levée, il l'avait prise pour la serveuse. Ensemble, ils avaient ri de la méprise. Il l'invita à boire un autre café, elle accepta.

Une heure s'écoula, ils ne la virent pas passer. Les compagnons de l'homme arrivèrent, ils s'étaient inquiétés; ils l'attendaient. Il hésita, se leva et la salua. Le soir venu, malgré la bière, malgré la jolie Allemande assise près de lui, il n'était pas là. Son esprit vagabondait, il était loin, avec elle. Où était-elle ? Que faisait-elle ? Il ne goûtait plus à la vie branchée qui l'avait tant enivré la veille. Il n'avait aucun plaisir à fumer ni même à boire l'absinthe qu'on lui proposait; il n'avait qu'une seule obsession : elle. On s'en aperçut, on le lui reprocha. Il se leva, haussa les épaules et disparut dans les rues devenues calmes et silencieuses.

Au matin, plein d'espoir, il retourna au café. Elle était là, elle aussi l'attendait. Ils se promirent de passer la journée ensemble. Ils se baladèrent et visitèrent des musées, seulement, ni l'un ni l'autre ne vit Le champ de blé aux corbeaux de Van Gogh, ni ses célèbres Tournesols; les toiles les subjuguaient moins que la beauté qu'ils admiraient chez l'autre. Elle était si jolie, il était si beau. Ils marchèrent, ils parlèrent, il se découvrirent. Il n'était plus le même, elle se sentait différente.

Tard dans la nuit, devant la porte de la femme, ils hésitèrent. Il partait demain, elle rentrait chez elle. Ils n'avaient rien à perdre, ils avaient tant à donner. Elle poussa la porte, il entra. Ils s'aimèrent longtemps, doucement, passionnément. Elle se sentait femme, il goûtait à la force de son être.

Le jour se leva, ils se séparèrent. Il ne lui donna pas son adresse, elle ne lui laissa pas son numéro. Chacun tourna le dos à cet amour clandestin; son mari l'attendait, sa copine lui manquait.

***



Il était venu pour la première fois à Amsterdam. Dans les rues de la ville, il errait sans trop savoir où aller. Essayait-il d'oublier un ancien chagrin ? Il ne voyait pas la vie qui s'animait autour de lui: les gens venant de partout pour goûter aux plaisirs de la place, les boutiques ouvertes aux passants, les édifices vieux de 200 ans. Il n'entendait pas les différentes langues se mélangeant, les rires de joie et les conversations de tout genre. Toujours, tête baissée, il avançait, l'âme et le coeur sans vie, suivant ses pieds, qui, sans qu'il ne s'en douta, l'amenaient tranquillement au coeur du quartier rouge, le fantasmatique « Red light ».

Devant et derrière lui, de tous côtés, des femmes, des prostituées, de leur vitrine, souriantes et provoquantes, le regardaient passer. Mais lui, il ne les voyait pas; il n'apercevait pas cette chair ferme mise à nue devant lui pour quelques Euros.

Soudain, l'un de ces étranges pressentiments qui parfois vous saisissent lui fit lever les yeux. Derrière sa vitre, auréolée de néons rouges, elle était là, elle l'attendait. Il frémit, quelque chose en lui remuait, reprenait vie. Vêtue d'un sous-vêtement de dentelle noire, elle le regardait, elle l'attendait. Sans comprendre ce qu'il lui arrivait -ce n'était pas dans ses habitudes de requérir le service de prostituées-, il pénétra dans son étroite cabine. Elle avait de beaux cheveux, noirs et soyeux, ses yeux d'un vert éclatant respiraient la mer; elle était belle.

Comme à son habitude, elle déboutonna d'abord la chemise de l'homme, son client. Puis, langoureusement dans un mouvement empreint de grâce et de sensualité, elle dansa pour lui. Elle était fine et élancée; tout de suite, il l'aima.

Comme elle l'avait fait cent fois déjà, elle détacha les agrafes de son soutien-gorge, prit les mains de l'homme et les plaça autour de ses reins. Elle était douce et son regard, d'une grande profondeur, le regardait; il l'aima encore plus.

Elle jeta un coup d'oeil à l'horloge, puis s'étendit, l'attirant contre elle. Les instants qui suivirent furent d'une intensité à laquelle la vie ne lui avait depuis longtemps donné l'accès. Au fur et à mesure qu'un amour vrai grandissait en lui, le bonheur revenait chez lui. Ils ne formaient plus qu'un maintenant, pour elle, il aurait tout donné. Jamais il n'avait été si bien, si libre; sa joie explosa.

Il aurait voulu la connaître un peu plus, savoir son nom, ce qu'elle faisait, ses rêves, ses goûts, ses aspirations, mais une cloche sonna. Aussitôt, elle se leva, remit ses quelques vêtements, tendit la main; son boulot était fait.

Sorti de son rêve, de son extase, il reprit sa route, ses tracas, son chagrin, puis s'éloigna tranquillement de cet amour éphémère.

***



Il avait toujours été curieux, c'était dans sa nature. Il était allé à Istamboul, à Paris, à Londre, à Shangai et à New York, mais c'est à Amsterdam qu'il se trouva le mieux, c'est à Amsterdam qu'il prit assise. Il aimait se balader tout en suivant les longs canaux qui sillonnaient la ville. L'architecture propre à l'endroit ne le laissait jamais indifférent. Toutes ces maisons, à la fois étroites et élancées, semblables, mais différentes, le charmaient, le fascinaient.

Elle était à vélo lorsqu'il l'avait aperçue pour la première fois. Il se trouvait alors sur l'un des innombrables ponts de la ville lorsque, sans qu'il ne la vit arriver, elle faillit le renverser. Poursuivant son chemin, elle s'était retournée et lui avait lancé l'un de ces regards qui, parce qu'insaisissables, vous transpercent l'âme. Elle avait une abondante chevelure blonde qui virevoltait librement au vent. Il était séduit.

À tout hasard, il la croisa un peu plus tard. Elle était assise au rebord d'une fenêtre et regardait, l'air rêveur, la vie qui s'écoulait tout en bas. Il tenta de pénétrer son esprit, de pénétrer ses pensées. Il les imaginait douces et paisibles. Vraiment, elle le fascinait.

Pourtant, qu'avait-elle de plus que les autres ? Dans toute cette foule, pourquoi l'avait-il choisi elle ?

Une autre fois, il l'aperçut à travers la vitre d'une petite pâtisserie. Elle venait d'acheter quelques croissants. Cette fois, il était décidé de lui parler, de ne pas la laisser filer. Il voulait la connaître. Seulement voilà, lorsqu'il pénétra dans la boutique, tel un mirage, elle avait disparu. Les jours suivants, il les passa à arpenter toutes les rues. Il retourna même à sa fenêtre matin et soir. Il ne la vit pas. Interrogeant les gens du quartier, il apprit qu'elle habitait ici. Décidé, emporté par l'air de folie qui flotte sur tout Amsterdam, il rentra chez lui. Sachant désormais où se trouverait son bonheur, il vendit tout et retourna, cette fois pour de bon, dans sa ville chérie. Il s'y installa et y ouvrit un un petit commerce à la mode de son pays.

Puis, un beau jour, elle franchit le seuil de sa boutique. Elle avait le même sourire aux couleurs fraîches de la liberté. Elle entra pour de bon dans sa vie. Ce fut le commencement d'un amour éternel, il ne la quitta plus.

vendredi 19 juin 2009

Excursion dans l'univers de Van Gogh



Aujourd’hui, c’est notre dernier jour à Amsterdam. Après avoir visité la buanderie du coin, question d’avoir des vêtements propres jusqu’à notre retour, nous nous sommes retrouvés, prêts pour une nouvelle excursion culturelle d’une journée. Une question s’est alors imposée d’elle-même: quoi faire? Tant de chose à voir, à découvrir et si peu de temps à y allouer. Je pris le temps de maudire nos déboires administratifs des derniers jours, mais il fallait bien aller de l’avant. Décision fut prise: l’après-midi serait consacré au Musée Van Gogh.

Sur le chemin du musée, entre un Jocelyn-connaisseur et une Marie-Claude-modeste, j’ai réalisé que j’en connaissais bien peu sur l’artiste et ses camarades, dont nous allions voir l’exposition. Je connaissais La nuit étoilée, et j’avais entendu parler du Docteur Gachet, mais pour le reste, j’étais pauvre en savoirs. Qu’à cela ne tienne, j’allais en apprendre aujourd’hui!

Le Musée Van Gogh fait quatre étages: le rez-de-chaussée est consacré à l’accueil et aux vestiaires, salles de bain et boutique; le premier étage à Vincent Van Gogh; le deuxième et troisième à la collection d’Andries Bonger, mécène et collectionneur, ami d’Odilon Redon et d’ Émile Bernard, dont les tableaux composent l’essentiel. Nous avons commencé notre visite au dernier étage en redescendant ensuite vers Van Gogh. Je me suis retrouvée hypnotisée par les dessins de Redon, au deuxième. Ils sont majoritairement noirs, au fusain. Je ne saurais pas comment décrire ce que ces dessins dégagent; ils sont simplement magnifiques. Ils semblent s’accorder avec la fascination qu’exerçaient les textes de Poe à la fin du XIXe siècle. En effet, les dessins de Redon dégagent quelque chose de fantastique. Malheureusement pour moi, l’artiste a peu à peu délaissé le noir pour en venir aux couleurs, sous l’inspiration de Delacroix, entre autres.

L’heure était venue pour nous de faire face à Van Gogh. Les dessins de Redon encore en tête et la curiosité éveillée, je suivais mes acolytes au bas de l’escalier.

Audrey


Le premier étage de l'exposition était entièrement consacré à l'oeuvre de Vincent Van Gogh. Au fil des pans de mur, il est possible de suivre l'évolution de sa démarche artistique. Ses premières années en tant qu'artiste dévoilent en lui un désir de peindre la réalité. Des tableaux sombres tels Les mangeurs de pommes de terre témoignent bien de la volonté de Van Gogh à représenter une réalité parfois crue.

Les toiles défilent devant nous, accompagnées chaque fois d'informations pertinentes sur la vie du peintre. Tout à coup, -c'est pratiquement un choc pour les yeux du spectateur-, une coupure radicale survient dans la production artistique de l'artiste. Visuellement, cette rupture s'appuie sur un changement brusque dans les tons et les couleurs utilisés; d'abord noirs et ténébreux, ses tableaux deviennent vifs et joyeux. Van Gogh séjourne un moment à Paris et c'est à cette occasion qu'il côtoie la peinture française. S'inspirant des Impressionnistes et des Néo-impressionnistes, il modernise alors sa touche et commence à utiliser les couleurs pastels lui aussi.

Les portraits -particulièrement les autoportraits-, les fleurs, les paysages, ses sujets sont diversifiées. Il puise aussi son inspiration dans l'œuvre d'autres peintres, comme Jean-François Millet, qu'il admire beaucoup, et dans les estampes japonaises très prisées à l'époque.

L'ouvrage de Van Gogh est imposant. En une dizaine d'années à peine il a peint plus de 840 et 1000 dessins. C'est devant les quelques toiles que l'on connaît déjà, La chambre à Artes, Branches d'amandiers en fleurs, Les tournesol, entre autres, que, ébahi, il est possible de laisser vibrer son être au rythme des traces et des coups de pinceaux de l'artiste. C'est devant des tableaux tel Le champ de blé aux corbeaux, dont les sillages tortueux et le ciel ombrageux semble révéler un esprit seul et tourmenté, que l'on peut se laisser troubler, bouleverser. Même si cette exposition ne comporte qu'une infime partie du corpus de Van Gogh et que la plupart de ses grands classiques ne s'y retrouvent pas, elle demeure pertinente. En plus de révéler l'essence de l'artiste, elle met en évidence ce qui jusqu'ici pour nous était resté dans l'ombre.

Marilyne




Par Audrey et Marilyne

Le Musée du sexe







« Si tu vas à Amsterdam, il faut que tu ailles au Musée du sexe ». Voici l’un des précieux conseils q
ue la tante d’Audrey lui fit avant son départ pour l’Europe. Hier, après avoir perdu une partie de notre journée pour des questions administratives, nous avons décidé qu’il nous fallait quelque chose de léger afin de détendre l’atmosphère. Le Musée du sexe? Pourquoi pas…

Inusitée comme exposition...

Du moine, à la levrette en passant par le 69, rien ne nous est épargné. Des photos prises à toutes les époques nous dévoilent que, contrairement à plusieurs aspects de la société, la représentation du sexe n’est pas une chose qui change tellement, et les actes sexuels encore moins. Notre époque n’a rien inventé contrairement à ce que laisse entendre une idée répandue. L’homme en uniforme du 19e siècle adopte la même posture que celui des années 1980 dans son costume de cuir. Le fantasme humain de voir deux femmes dans leurs ébats amoureux perdure et ce, de l’invention de la photographie (peut-être même avant à en juger les petites statuettes des siècles précédents) à nos jours. L’accessibilité à la pornographie a changé, ainsi que les moyens technologiques (des machines dans lesquelles on insérait des piécettes pour voir défiler quelques photos sont en quelque sorte les ancêtres d’Internet dans les habitudes de consommation pornographique), mais la représentation s’est assez peu modifiée.

Au sujet de la photographie, l’exposition est plutôt basée sur la représentation du sexe que sur le sexe lui-même. C’est pourquoi, par exemple, un léger malaise s’installe quand on observe l’imagerie des années 1920-1930, à cause de la philosophie de cette époque, qui veut que les sujets demeurent sans expression, et fixent l’objectif. Il s’en dégage une froideur indescriptible, comme si le plaisir était absent et les sujets forcés. Mais la cascade photographique se poursuit dans les âges, et la seule imagerie représentative qui émerge est celle des canons de beauté à différentes époques : de la femme ronde, voire obèse du début du siècle à celle dont la maigreur épouse la protubérance de certaines courbes bien définies dans les années 80. Malgré tout, à travers tout cela, on n’insiste moins sur l’érotisme et la beauté que sur la pornographie. Tour à tour, à travers nos digressions dans les salles de cette exposition qui ne repose sur aucune structure logique (par thème ou par époque), nous nous retrouvons surpris, dégoûtés, hilares et, avouons-le, parfois troublés et quelque peu attisés devant ces photos, dirty movies de toutes époques et démonstrations de scènes sexuelles un peu kitch par des mannequins de plastique.

Tournant un coin, nous arrivons devant la représentation de Marylin Monroe grandeur nature, grande reine des pin-ups. C’est elle, l’archétype, le fantasme d’une époque. Le texte qui accompagne la scène (mannequin représentant Marilyne Monroe nue en train de se faire photographier) et les photos où elle apparaît dénudée n’a pour seule utilité que de nous informer sur la totalité des célèbres conquêtes sexuelles de la star.

Un peu plus loin, une Mata Hari de plastique nous attend. Elle est à la fois espionne et courtisane, pour ceux qui ne la connaîtraient pas. Elle constitue, elle aussi, un fantasme. À l’étage, on se fait avoir par les bancs, au milieu de deux gigantesques pénis: quelle fut notre surprise de nous y asseoir! (***note du correcteur : Une surprise! Et puis quoi encore! Les trois se sont tout naturellement dirigées vers ce banc encadré par deux phallus géants) En fait, ces bancs simulent la sodomie: la personne qui s’y assoit aura l’impression que quelqu’un, ou quelque chose, tente de transpercer le banc.

Vers la fin du parcours se trouve la salle d’Exposition « Marquis de Sade », avec à l’entrée la mise en garde d’usage « Si vous entrez, le musée n’est responsable d’aucune de vos réactions négatives ». À l’intérieur, toute une iconographie habituellement rattachée à Sade et à ses romans, et qui concerne les déviances sexuelles : photographies représentant de la zoophilie, sado-masochisme extrême et de multiples paraphilies (par exemple l’ondinisme, une excitation provoquée par l’urine)

L’exposition terminée, on se demande encore : « Est-ce que j’ai aimé cela ?». Très peu informatif, on a plutôt l’impression que ce musée, ce bombardement visuel, est fait pour créer des réactions, des émotions qui vont de l’éveil du désir au dédain en passant par l’humour. Nous aurions aimé en apprendre davantage sur l’évolution des pratiques sexuelles à travers les âges, et surtout l’évolution de l’acceptation sociale de ces pratiques. Autre constatation : si l’homosexualité féminine est largement représentée dans ce musée, il semble que l’homosexualité masculine fasse encore les frais d’une espèce de prohibition.

Finalement, le musée repose beaucoup sur l’image, mais très peu sur le texte. Une salle porte le nom du Marquis de Sade, mais aucun extrait de ses textes ne figure dans cette exposition. Il y a bien une section avec quelques extraits de poèmes, de quelques auteurs, mais rien qui ne puisse contenter un littéraire. Or, la littérature, avant la venue de l’image photographique, se chargeait d’une large part des représentations sexuelles, notamment dans ces « livres qu’on ne li[sait] que d’une main ». Même si elle est en marge des grands Musées traditionnels qui nous apprennent plein de choses, cette exposition demeure un bon divertissement. Donc, si jamais vous allez à Amsterdam, allez voir le Musée du sexe...






AUDREY, MARILYNE ET JOCELYN

jeudi 18 juin 2009

Le Red Light


La journée tirait à sa fin lorsqu’on a enfin trouvé le Quartier Rouge. Ce qu’on appelle aussi le Red Light doit son nom aux néons rouges qu’on retrouve au-dessus des portes des prostitués. À travers rues et ruelles, les portes s’alignent, et les filles attendent patiemment d’offrir leurs services aux touristes et aux habitués. Les différentes portes laissent paraître dentelles, jarretelles et rideaux fermés, signe qu’une des leur a su trouver preneur.

En regardant au-delà de la prostituée qui s’affiche, ce sont avant tout des femmes comme d’autres, un boulot payant, qui permet un bon loyer, nourrir des enfants, financer des études. Attendant la clientèle, elles discutent au téléphone ou avec leurs voisines de tout et de rien. Ici, c’est le gouvernement qui régie la prostitution, et celles qui offrent leurs services paient des impôts et ont des assurances.

Outre ces prostitués, le Red Light fait sa réputation des nombreuses boutiques érotiques ou sadomasochistes qu’il présente. Il propose aussi de nombreux bars homosexuels, pubs et restaurants, ainsi qu’une poignée de clubs de danseuses nues. Le quartier s’anime de jour comme de nuit, rempli de cette effervescence qu’on ne retrouve que durant les vacances. Pourtant, on retrouve autant de touristes que d’habitants de la ville dans ce quartier. Ces derniers semblent constamment entraînés dans cette éternelle vie de nuit. Ce n’est peut-être qu’illusion, mais les habitants d’Amsterdam semblent vivre de balades, joints sur une terrasse, discussions autour d’une bière ou d’un café. Ici plane un constant esprit d’insouciance.

Le fait que le tout soit regroupé en un seul quartier, sur lequel le gouvernement peut garder un oeil, me plaît beaucoup: j’ai l’impression que ça rend la prostitution plus ‘’propre’‘: il n’y a pas de drogues, pas de ‘’p’tite vite’‘ dans le fond d’une ruelle, et probablement moins de maladies transmises. J’aurais bien aimé visiter le quartier de nuit, voire participer à son effervescence, pour le vivre pleinement. Moi aussi, soudainement, j’avais envie de visiter un de ces bars chauds du Red light. L’ambiance était joviale, enivrante. À visiter absolument.


AUDREY