mardi 9 juin 2009

Rencontre avec un auteur belge



Avant d'entamer notre périple littéraire de l'autre côté de l'océan, nous devions nous procurer quelques livres de Luc Baba, auteur belge dont la rencontre était prévue dans notre itinéraire.



Mission impossible ! Ses livres sont introuvables ! Pas de panique: si l'oeuvre est rare au Québec, elle sera sans doute plus facile de retrouver en Belgique même.



Arrivés à Bruxelles, nous courons les librairies, les livres neufs, les livres usagers; tout y passe. Mission toujours impossible ! « Vous avez dit Luc Baba ? Non, ça ne me dit rien ! ». Ce Luc Baba existe-t-il dont vraiment ? Finalement, dans une chic librairie de la capitale belge, nous dénichons deux exemplaires des fameux romans If et Le Marchand de parapluies. Dans le train, nous nous hâtons de les lire. Jocelyn en est même soufflé. Il rit, il pleure; les livres font leur effet.



Comment se fait-il qu'un si bon auteur soit inconnu d'un si grand nombre des libraires de son propre pays ? La réponse nous vient de Luc Baba lui-même. Nous accueillant à la gare de Liège, il nous conduit dans un café. Très vite, l'échange des deux cultures débute. Après avoir parlé politique -c'était les élections en Belgique hier- on entre dans le vif du sujet: la littérature.



La littérature franco-belge est encore jeune -le pays n'a à peine plus de 175 ans- et le territoire qu'elle couvre est bien petit. Elle peut difficilement être comparée à celle de la France, sa grande rivale, dont l'histoire est riche et vaste de plusieurs siècles. Paris détient donc un puissant monopole et la valeur d'une oeuvre va même dépendre de son lieu de publication. Plusieurs auteurs belges se retrouvent alors dans un drôle de dilemme: chercher les honneurs de l'autre côté de la frontière -désir tout à fait légitime- ou consacrer modestement son talent à son pays en grande quête identité. On pourrait presque penser que la littérature québécoise est animée par les mêmes problématiques.



Luc Baba est conscient des enjeux, on sent que son attachement pour les mots est sincère et limpide; pour lui l'écriture est quelque chose d'« identitaire » qui prend forme en l'auteur.



Sur la table traîne où tous sirotons notre breuvage, un mystérieux carnet titille notre attention. Ce sont les 62 premières pages manuscrites de son prochain roman; il les traîne partout. Il nous parle alors de son travail d'écrivain. « Apprendre à écrire, ce n'est pas nécessairement apprendre à travailler avec les mots, mais c'est d'abord apprendre à travailler sur soi ». Il soulève ce paradoxe : l'écriture est une profonde méditation qui coupe du monde, mais aussi une ouverture où l'on est étrangement proche des autres plus que jamais.



Le temps file. Nous sortons du café. Comme il se laisse emporter par l'écriture, voilà qu'il nous entraîne à sa suite dans les rues de Liège que mes préjugés ont jusqu'ici mal aimée.

3 commentaires:

  1. Bonjour ma belle Marilyne,
    J'ai envoyé un message à ton adresse internet.
    J'aimerais recevoir ta réponse le plus tôt possible.
    Quelle chance as-tu de visiter un aussi beau pays!!!
    Tati Céline

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  2. Ouah! Il aura été difficile de pouvoir trouver le fameux Baba! Mais, d'après ce que je lis, il en aura valu la peine d'attendre!!!

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  3. Mademoiselle Marie Claude Gourde? Madame?
    je me permets de vous écrire pour vous demander si nous pouvions annoncer votre thèse sur Sophe Calle sur notre site http://autofiction.org et s'il était possible de recevoir une version papier ET PDF pour nos archives. Nous sommes une équipe qui travaille sur l'autofiction, équipe dont je suis responsable.
    Bien à vous


    35 rue d'Authie
    F - 14000 Caen
    09.51.66.61.38
    http://autofiction.org
    autofiction.org@hotmail.fr

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