vendredi 19 juin 2009

Excursion dans l'univers de Van Gogh



Aujourd’hui, c’est notre dernier jour à Amsterdam. Après avoir visité la buanderie du coin, question d’avoir des vêtements propres jusqu’à notre retour, nous nous sommes retrouvés, prêts pour une nouvelle excursion culturelle d’une journée. Une question s’est alors imposée d’elle-même: quoi faire? Tant de chose à voir, à découvrir et si peu de temps à y allouer. Je pris le temps de maudire nos déboires administratifs des derniers jours, mais il fallait bien aller de l’avant. Décision fut prise: l’après-midi serait consacré au Musée Van Gogh.

Sur le chemin du musée, entre un Jocelyn-connaisseur et une Marie-Claude-modeste, j’ai réalisé que j’en connaissais bien peu sur l’artiste et ses camarades, dont nous allions voir l’exposition. Je connaissais La nuit étoilée, et j’avais entendu parler du Docteur Gachet, mais pour le reste, j’étais pauvre en savoirs. Qu’à cela ne tienne, j’allais en apprendre aujourd’hui!

Le Musée Van Gogh fait quatre étages: le rez-de-chaussée est consacré à l’accueil et aux vestiaires, salles de bain et boutique; le premier étage à Vincent Van Gogh; le deuxième et troisième à la collection d’Andries Bonger, mécène et collectionneur, ami d’Odilon Redon et d’ Émile Bernard, dont les tableaux composent l’essentiel. Nous avons commencé notre visite au dernier étage en redescendant ensuite vers Van Gogh. Je me suis retrouvée hypnotisée par les dessins de Redon, au deuxième. Ils sont majoritairement noirs, au fusain. Je ne saurais pas comment décrire ce que ces dessins dégagent; ils sont simplement magnifiques. Ils semblent s’accorder avec la fascination qu’exerçaient les textes de Poe à la fin du XIXe siècle. En effet, les dessins de Redon dégagent quelque chose de fantastique. Malheureusement pour moi, l’artiste a peu à peu délaissé le noir pour en venir aux couleurs, sous l’inspiration de Delacroix, entre autres.

L’heure était venue pour nous de faire face à Van Gogh. Les dessins de Redon encore en tête et la curiosité éveillée, je suivais mes acolytes au bas de l’escalier.

Audrey


Le premier étage de l'exposition était entièrement consacré à l'oeuvre de Vincent Van Gogh. Au fil des pans de mur, il est possible de suivre l'évolution de sa démarche artistique. Ses premières années en tant qu'artiste dévoilent en lui un désir de peindre la réalité. Des tableaux sombres tels Les mangeurs de pommes de terre témoignent bien de la volonté de Van Gogh à représenter une réalité parfois crue.

Les toiles défilent devant nous, accompagnées chaque fois d'informations pertinentes sur la vie du peintre. Tout à coup, -c'est pratiquement un choc pour les yeux du spectateur-, une coupure radicale survient dans la production artistique de l'artiste. Visuellement, cette rupture s'appuie sur un changement brusque dans les tons et les couleurs utilisés; d'abord noirs et ténébreux, ses tableaux deviennent vifs et joyeux. Van Gogh séjourne un moment à Paris et c'est à cette occasion qu'il côtoie la peinture française. S'inspirant des Impressionnistes et des Néo-impressionnistes, il modernise alors sa touche et commence à utiliser les couleurs pastels lui aussi.

Les portraits -particulièrement les autoportraits-, les fleurs, les paysages, ses sujets sont diversifiées. Il puise aussi son inspiration dans l'œuvre d'autres peintres, comme Jean-François Millet, qu'il admire beaucoup, et dans les estampes japonaises très prisées à l'époque.

L'ouvrage de Van Gogh est imposant. En une dizaine d'années à peine il a peint plus de 840 et 1000 dessins. C'est devant les quelques toiles que l'on connaît déjà, La chambre à Artes, Branches d'amandiers en fleurs, Les tournesol, entre autres, que, ébahi, il est possible de laisser vibrer son être au rythme des traces et des coups de pinceaux de l'artiste. C'est devant des tableaux tel Le champ de blé aux corbeaux, dont les sillages tortueux et le ciel ombrageux semble révéler un esprit seul et tourmenté, que l'on peut se laisser troubler, bouleverser. Même si cette exposition ne comporte qu'une infime partie du corpus de Van Gogh et que la plupart de ses grands classiques ne s'y retrouvent pas, elle demeure pertinente. En plus de révéler l'essence de l'artiste, elle met en évidence ce qui jusqu'ici pour nous était resté dans l'ombre.

Marilyne




Par Audrey et Marilyne

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