À travers Berlin

À première vue, Berlin se compare à la ville de Montréal. Après avoir visité Bruxelles, Bruges et Lièges, dont je suis rapidement tombée amoureuse, mes attentes étaient déjà élevées pour l’Allemagne. D’ailleurs, ma première impression évoquait une sensation de froideur, d’indifférence et de déception. Berlin semblait incapable de recréer le charme de Bruxelles. Mais je ne dois pas m’arrêter aux comparaisons. Berlin est en fait une ville fantastique, qui regorge d’histoire et où la nouveauté architecturale côtoie les vestiges entretenus et rénovés d’une ville ancienne, âgée. C’est une ville vivante, qui porte fièrement ses cicatrices et qui a bien su se relever de ses malheurs passés. C’est une ville éclatée, qui présente autant d’intérêt pour l’art, l’architecture et le shopping que pour l’histoire.

Tout au long de mon dernier trimestre au cégep, j’ai lu, analysé et travaillé une œuvre d’Art Spiegelman, une bande dessinée nommée Maus. L’auteur y présente l’expérience de vie de son père en tant que rescapé d’Auschwitz. Je devais transposer cette œuvre dans une création. J’ai donc beaucoup lu sur l’Holocauste, encore plus sur Adolf Hitler. À Berlin, j’ai pu clarifier mes connaissances et en apprendre encore plus, notamment dans les expositions des musées que j’ai visités. Je me suis retrouvée devant le Reischtag, et j’ai été effleurée par la pensée qu’Hitler avait très certainement marché exactement à l’endroit où je me tenais à cet instant. Un malaise, mais aussi une indescriptible joie de pouvoir contempler l’Histoire avec le recul des décennies.

Aussi, l’histoire du mur de Berlin, m’était étrangère. J’avais connu son existence et sa destruction, sans vraiment m’intéresser aux événements qui y étaient liés. Je sais maintenant que ce mur est une conséquence de la Seconde Guerre mondiale, et qu’il a vu d’importantes répercussions sur la population berlinoise, sur l’histoire de l’Allemagne et du reste du monde, ainsi que sur sa politique. Un musée underground présente les événements de résistance et de révolte du peuple allemand à l’époque du mur, dont la présence est encore visible. Une petite partie en a été conservée, et sa trace est représentée par un chemin pavé, qui longe la limite entre l’Est et l’Ouest.

Checkpoint Charlie. Le Musée juif. Topographie de la terreur. Le Musée du mur. La porte de Brandebourg. Le Reischtag. Le dôme de Berlin. Beaucoup d’informations. Autant de lieux que nous avons vus et visités lors de notre passage à Berlin. Des bâtiments et des expositions qui témoignent de l’histoire de l’Allemagne, et qui m’ont remuée profondément. Aujourd’hui, dans le train qui nous mène à Amsterdam, j’ai un léger pincement au cœur en quittant cette ville que j’avais à peine commencé à découvrir.