vendredi 12 juin 2009

Un petit détour à Marie-Jeunesse (Ciney)



Marie-Jeunesse est une communauté religieuse née au Québec dans les années 1980. Depuis sa fondation, elle a pour mission l'évangélisation des jeunes à travers le théâtre, les témoignages et l'organisation d'activités diverses. Les auberges Marie-Jeunesse sont implantées à Sherbrooke, au Canada, à Québec, à l'île de la Réunion, à Tahïti et en Belgique.


Ciney, Belgique.
6 septembre 2006.

J'arrive à Ciney pour la première fois. D'une main j'ai ma valise, de l'autre, je m'apprête à tirer le cordon de la grande cloche d'entrée. Je prends une grande inspiration; c'est ici que, sous forme de stage, je passerai la prochaine année.

Mon ventre gargouille. La porte s'ouvre. On m'accueille chaleureusement. C'est le début d'une aventure où, tout en découvrant la culture européenne à travers les différentes missions, où, tout en tissant des liens avec des jeunes de partout, je me découvre et je fleuris comme jamais.

Lorsque je repars, j'ai le coeur plein d'une expérience qui a nourri ma foi, qui m'a ouvert au monde et autres, qui m'a rempli de souvenirs et d'un bonheur uniques. Il y a une affirmation qui me trotte dans l'esprit : un jour j'y retournerai !



Ciney, Belgique
10 juin 2009.

Il est 21 moins dix, nous sommes en retard. Nous avons râté le train qui va de Namur à Ciney. En route, je reconnais déjà un paysage qui m'est familier; je retrouve le Condroz et ses vallées peuplées de points blancs, bruns ou noirs, ce sont des vaches. J'ai l'impression de rentrer d'un long voyage. Tout est à la fois si vague et si précis. Nous descendons du train. Quelques instants plus tard, nous voici devant cette même porte qui, trois ans auparavant, m'avait rendue si nerveuse. Je suis toujours aussi fébrile et tire la corde, comme autrefois. La cloche retentit au loin. La porte s'ouvre. J'ai l'impression d'entrer dans un rêve.

Les frères et soeurs de la communauté nous accueillent, un vaste sourire aux lèvres. Deux univers se trouvent alors réunis sous un même toit: ma vie collégiale, ma vie de chrétienne. Comment tout cela va-t-il se passer ? Que vont penser mes compagnons de voyage ? Très vite, la surprise et l'étonnement qui les ont saisis au départ s'estompent. On leur fait visiter les lieux. Ils sont magnifiques: plafonds hauts, meubles antiques, planchers de marbre noir.

Tranquillement, chacun trouve sa place. Rassurée, je m'abandonne à l'étrange joie de me retrouver comme chez moi parmi ces gens qui ont si intimement fait partie de ma vie.

De son côté, assise dans la pénombre de la grande église de Ciney, Marie-Claude fait la rencontre de Jean-François, un frère de la communauté qui, comme elle, vient de la Beauce. Une discussion sur la foi, l'Église et le Pape débute. Il ne s'agit pas de l'une de ces confrontations sans issus. Au contraire, Marie-Claude reconnaît que « c'est une chance, c'est un cadeau » de vivre cela. Pour elle, c'est une belle expérience que de pouvoir échanger si ouvertement sur la religion avec quelqu'un de son âge.

Pendant ce temps, avec Laurent (Ile-de-la-Réunion) et René (Ontario), Jocelyn partage aussi. Ensemble, ils trouvent un point convergent entre la littérature et Dieu : la recherche de la beauté. Jocelyn est heureux de ce partage, heureux de se laisser ébranler dans ses idées reçues à l'égard de ceux qui se consacrent à la religion.

L'heure continue d'avancer. Il est déjà tard dans la nuit. On se sépare tous.

Au lendemain, même si le réveil est difficile, nous préférons nous lever tôt afin de prendre le petit-déjeuner avec les membres de la communauté. Une fois de plus, nous sommes éblouis par l'accueil qu'on nous prodigue: des sourires et des « bon matin !» fusent de partout. C'est agréable !

Or, l'heure du départ nous appelle déjà. Nous ne sommes restés que quelques heures cependant, on nous salue comme on saluerait des amis. Ils veulent avoir de nos nouvelles, nous voulons qu'ils nous écrivent.

En chemin vers la gare, je remarque que mes compagnons de voyage ont été « contaminés » par Marie-Jeunesse: tout le monde a un grand sourire sur le visage. Je suis heureuse, très heureuse.

Audrey s'approche de moi et me dit quelque chose qui fait aussi sourire mon coeur. J'acquiesce profondément : « Ils ont ouvert ma curiosité. Ils sont fort sympathiques. Un jour, j'y retournerai avec toi... »

1 commentaire:

  1. Marilyne, je vous ai raté mais quand revenez vous en Belgique? Bisous Anne-Sophie

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