jeudi 18 juin 2009

Une arrivée remarquée



Nous venions d'arriver à Amsterdam. Suivis de nos valises, nous marchions dans les petites rues pavées de la ville à la suite de notre guide; elle nous amenait à notre appart-hotel. Nous étions déjà tous charmés par ces lieux empreints d'une espèce de féérie européenne, une liberté planante.

Le quartier où elle nous mena était très convivial : petits cafés, boutiques artisanales, parents baladant leurs enfants sur leur vélo -n'oublions pas que nous sommes au pays de la bicyclette!-. L'immeuble devant lequel elle s'arrêta me fit m'exprimer : « Wow ! Nous sommes chanceux ! C'est trop beau !».

Cependant, nous n'avions pas fait deux pas à l'intérieur du bâtiment que déjà nous comprîmes que quelque chose clochait. Une odeur terriblement rebutante nous accueillit avant de franchir, en se servant d'un escalier beaucoup trop étroit, les trois étages qui nous séparaient de notre chambre. Arrivés là-haut, notre guide nous quitta étrangement à la hâte; l'odeur du bas nous avait suivis, pire, elle avait accru.

En ouvrant la porte de la salle de bain, nous comprîmes d'où venait cette terrible émanation. De la moisissure restait étampée sur les murs de la douche et la toilette laissait deviner des problème dans une tuyauterie trop usée. Vite, on referma la porte. En examinant plus minutieusement le décor qui nous entourait, nous sentîmes disparaître ombrageusement le sourire qui jusqu'ici s'était dessiné sur nos lèvres. Les serviettes blanches avaient une teinte de gris, les draps semblaient graisseux, le tapis incroyablement sale.

Au comble de tout, l'ampoule de la salle de bain déclara forfait. Des scènes pour le moins farfelues prirent alors vie. En plus d'être équipé d'un masque, pour faire ses besoins, chacun devait désormais entrer dans la petite pièce nauséabonde armé d'une mini lampe de poche pour s'éclairer, Jocelyn allant même jusqu'à profiter de la pâle lueur de son blackberry ou, Audrey celle de sa montre.

Une terrible nuit s'annonçait. Des histoires de poux, de galle et d'acariens géants nous rendirent presque hypocondriaques. Des bruits et des grattements dans les murs nous laissèrent présager le pire : d'autres êtres habitaient ici... Difficile de fermer l'oeil !

Lorsque le jour se pointa enfin, personne ne traîna au lit. En moins de deux, sans même prendre le temps de faire sa toilette, nous étions déjà à la réception de l'hôtel; on avait des comptes à nous rendre !

Cette démarche porta fruit puisque voilà que je vous écris du salon de notre nouvel appartement, beaucoup plus grand, beaucoup plus propre... beaucoup plus odoriférant.

Les voyages sont riches de ce que l'on voit et découvre. Ils nous font grandir par les expériences positives que l'on rencontre et, je le découvre maintenant, ils forgent aussi notre caractère à travers ce qui vient briser les lois de notre confort habituel. Hier soir, assis tous ensemble, nous avons doucereusement goûté à la liberté d'Amsterdam, devant quelques bières, tout en riant de ce bref épisode.

Marilyne

2 commentaires:

  1. Oui, Marco, tu n'auras jamais si bien dit... ça me pique tout d'un coup...! Ah pis, Audrey, on a un nouveau proprio :D t,inquiète pas tout va bien!

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